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Stage d'écriture à "Quai de Scène"
Bourg-lès-Valence
13, 14 et 15 février 2020

Le format : un marathon de trois jours

 

Ne pas prendre le temps du recul. Ne pas prendre le temps de la maturation. Ne pas prendre le temps de la relecture apaisée. Ne pas prendre le temps des regards extérieurs. Ne pas prendre le temps des retours judicieux. Ne pas prendre le temps de se demander à quoi ce sera destiné. Ne pas prendre le temps de se demander ce que c’est, si c’est du théâtre ou pas du théâtre. Ne pas prendre le temps de se demander si ce serait jouable, tournable et/ou économiquement viable.

Par contre, prendre le temps d’écrire. Prendre le temps de ne faire que ça. Prendre le temps de s’y essayer le soir et de réattaquer le matin, pour voir. Prendre le temps de sentir ce qui sort et ce qui ne sort pas. Prendre le temps de se prendre au jeu. Prendre le temps d’y croire à fond. Prendre le temps de découvrir d’autres écritures, d’autres langues, d’autres sensibilités, d’autres visions. Prendre le temps de découvrir les autres à travers leur écriture. Prendre le temps d’être impudique si on veut. Prendre le temps de se laisser emporter par le groupe, par l’humeur du jour, par le spontané, l’irréfléchi. Prendre le temps pour la gratuité, la tentative, la résistance que constitue la création en liberté.

 

15h d’écriture non-stop. 16 si on ne mange pas. 17 si on ne boit pas. Mais 9 si on veut y aller doucement. 8 si on ne trouve pas. 12 si on trouve. 3 si on préfère relire les autres ou travailler à un montage. On ne sait pas trop où ça va aller. On a un thème, on a un cap. On a un groupe, on a de quoi démarrer. On va parfois écrire ensemble, parfois écrire seuls. On va sentir si on veut aller jusqu’à l’éclosion d’une mise en voix.

Thème choisi : "Ces morts qui nous accompagnent"

 

Nous vivons avec nos morts. Certains, bien sûr, plus que d’autres. Ils nous accompagnent au travail, dorment dans nos lits, resurgissent au détour d’un rêve ou sont tout à coup présents dans un accent de notre voix. Ce n’est pas forcément triste ; ça peut même être très heureux d’être accompagné comme ça si on les laisse faire ; si on les invite. Du souvenir lointain à l’hallucination troublante, la frontière n’est pas si rigide entre eux et nous. L’immense variété de leurs manifestations dans nos vies donne immédiatement envie de scènes. Il ne s’agirait pas, dans cet atelier, de faire psychanalyse ou catharsis. Car après tout on peut passer ses journées de travail aux côtés de Martin Luther King, Ian Curtis ou Ayrton Senna. Car oui, qui sont « nos morts » ? A-t-on des morts en commun ? Des morts universels ? Senna peut-il boire un thé avec feu mon arrière-grand-mère ? Pourquoi pas... Les morts ne connaissent pas de limites dans leur bon-vouloir à apparaître dans notre quotidien. Alors forcément, ce sont les personnages de théâtre les plus dociles, les plus doux.

Photographies Pauline Picot

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