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J'étais à la guerre et c'était très vivant

Éditions Le Feu Sacré (2024)

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Nous avons demandé à l'autrice, à la poétesse :

quel livre-monde

vous fait courir ?

quel roman terminal

vous fait écrire ?

quel ouvrage du passé

vous semble écrit

pour le présent ?

Photographie de Pauline Picot

"Confrontant performance poétique, éloge littéraire et adresse interactive, cet hommage au classique A l’ouest rien de nouveau déborde de la joie pure et incontrôlée du soldat recherchant la vie plutôt que la mort sur le champ de bataille ou dans les bois, il bouillonne d’une urgence d’aujourd’hui et d’une angoisse existentielle propre à chaque instant de l’Histoire, dépassant le récit de guerre et ses visions cinématographiques. Se fondant sur le principe de la tranchée répandu lors de la Première Guerre mondiale, cadre du célèbre roman qu’elle découvre un jour abandonné dans une rue, Pauline Picot scinde son texte en deux, l’hommage au livre d’Erich Maria Remarque d’un côté de la page, l’explosion des sensations, émotions, impressions, douleurs et revanches, de l’autre. C’est un maelström et c’est un feu d’artifice, sous la forme du bouquet, toujours tendu au lecteur d’une main amie, tantôt timide et tantôt résolue."

Aurélien Lemant, directeur de la collection Les Feux Follets

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Photographie de Pauline Picot

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IL EST OÙ CE PUTAIN DE BÉBÉ

JE LE VOIS PAS DONC JE COMPRENDS PAS CE QU’IL HURLE

EST-CE QU’IL A MAL EST-CE QU’IL A FAIM EST-CE QU’IL A FAIM RAISONNABLEMENT OU EST-CE QU’IL MEURT DE FAIM VRAIMENT JE LE SAIS IL EST EN TRAIN DE MOURIR DE FAIM SOUS MA FENÊTRE

CE BÉBÉ QUI HURLE À LA MORT EST-CE QUE C’EST TOUJOURS LE MÊME BÉBÉ NON CAR DEPUIS LE TEMPS IL SERAIT MORT

QU’EST-CE QUE JE PEUX FAIRE MOI BÉBÉ QU’EST-CE QUE JE PEUX FAIRE JE SUIS PAS LE 115 JE SUIS PAS UNE RICHE ET GENTILLE CHÂTELAINE POUR TE PRENDRE ICI JE SUIS UNE LOCATAIRE DE LA CLASSE MOYENNE JE SAIS PAS QUOI FAIRE JE SAIS PAS QUOI TE DIRE JE SAIS PAS OÙ T’ES

C’EST PAS UN BÉBÉ QUI FAIT UN CAPRICE NON C’EST SÛR C’EST UN BÉBÉ QUI MEURT

C’EST INSOUTENABLE C’EST VRAIMENT DU DOMAINE DE L’INSOUTENABLE ET JE DIS ÇA PAS COMME DANS LE TRAIN QUAND LE BÉBÉ PLEURE PARCE QU’À CE MOMENT ON LE VOIT ON LOCALISE ON ANALYSE ON RATIONALISE NON LÀ C’EST VRAIMENT DU DOMAINE DE L’INSOUTENABLE CAR CE BÉBÉ QUI MEURT QUELQUE PART SOUS MA FENÊTRE IL EST PARTOUT ET SE RÉPAND DANS MES MURS J’AI HONTE MAIS MOI J’AIMERAIS BIEN VIVRE LES MURS ÉTANCHES

Il y a une joie brillante, dure comme une armure, qui quand elle se manifeste ne peut être vaincue. C'est autre chose que la manifestation ponctuelle de grosse hilarité qui tantôt crève et laisse couler tout ce qui doit couler. C'est une propension infaillible à voir qu'il y a partout sur le terrain de la guerre des mines de joie prêtes à éclater.

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Photographie de Pauline Picot

Rencontre à la librairie La Cavale (Montpellier) le 12 mars 2025

Photographies anonymes

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